La rigueur, moi ça me gâche le plaisir de la lecture, je préfère me laisser porter de page en page et de livre en livre. Holden, mon frère-Fanny Chiarello
10 Novembre 2013
Ce week-end, je me suis plongée dans ce recueil de nouvelles de l'auteure Yôko Ogawa. Auteure présente régulièrement sur les tables des libraires, celui ci m'a plutôt attiré par l'illustration de Louise Robinson, qui fait référence à la nouvelle "La camion de poussins", tout du moins d'après ma lecture.
Je ne sais pas si un ouvrage de nouvelles présente forcément une cohérence, bien sur l'écriture poétique de l'auteure séduit d'emblée, l'auteure illumine chacune de ces histoires grâce à son style limpide et sans effet particulier, je ne suis pas une grande lectrice de poésie et pourtant dans la plupart de ces nouvelles la présence du milieu naturel, faune, flore en permet cependant au lecteur une compréhension instinctive.
L'écriture de cette auteure m'a donc séduite d'emblée. Pour chaque nouvelle, j'ai démarré par une simple interrogation, qui est le narrateur, l'auteure laisse un voile planer juste quelques lignes, homme, femme, enfant le temps de poser le fil de l'intrigue.
Elle explore habilement les liens interpersonnels : rencontres de hasard, collègues de travail, entre personnes d'une même famille, et d'âge éloignés. Le symbolisme est très présent dans ces histoires, et là aussi, elle réussit à plonger le lecteur par des images fortes, le soin apporté par l'auteur à détailler avec précision ses personnages, les lieux, le quotidien et sa répétition, permet au lecteur une fluidité de lecture des plus appréciable, sans risque d'interprétation erronée, même si je me suis souvent posée quelques questions en fin de lecture.
Ainsi, une petite fille muette établit une étrange communication avec un voisin de palier en lui offrant "des mues" d'insectes, ou encore cette jeune dactylographe travaillant dans une agence de dactylographie Butterfly, qui explore les caractères de sa machine à dactylographier japonaise, d'un premier abord très technique, le bruit des machine, la symbolique des caractères - quand on ne maîtrise pas le japonais couramment, on se demande ou on va ???- les caractères deviennent inutilisables et tout en finesse la nouvelle vrille sur une rencontre des plus sensuelle avec le gardien des caractères d'imprimerie.
Entre poésie et philosophie, ces nouvelles m'ont totalement séduites, reposées l'esprit. Ma préférence va à Voyage à Vienne, splendide.