16 Avril 2011
Mysteres de Lisbonne est une merveille! Ce classique de la littérature portuguaise écrit et publié en 1854 par Camilo Castelo Branco n'avait jamais été publié en français, sorti de l'oubli grâce à l'adaptation de Raul Ruiz sorti en Octobre 2010. Film de 4h26 inoubliable
Le narrateur est Pedro Da Silva, il raconte son histoire et celle de son bienfaiteur, qui lui a légué ses mémoires dans "Le livre noir".
L'intrigue est menée par un personnage Padre Dinis, âme d'une institution pour orphelins. Pedro est orphelin de père; Dinis va alors lui révéler le nom de sa mère : la comtesse Angela de Lima, noble femme des environs, mal mariée au Comte de Santa Barbara, qui a dû se séparer, bien malgré elle, de ce bâtard né d'une passion défendue.
Toujours grâce à Dinis, la mère et l'enfant vont pouvoir se rencontrer, et Pedro va apprendre le secret de sa
naissance, les raisons qui ont obligé sa mère à épouser le comte de Santa Barbara, qu'elle n'a pourtant jamais aimé… Des révélations qui en entraîneront beaucoup d'autres, chaque protagoniste du
récit ayant sa propre histoire riche en péripéties…
Ainsi un autre personnage Alberto de Magalhes, mystérieux aristocrate détenteur d'une fortune immense lié par le hasard au Padre Dinis va fuir la Duchesse de Cliton, dont il a tué le frère lors d'un duel.
Le padre Dinis apparait comme un confesseur bien habile et à partir de la il est difficile de resumer toutes les péripities, multiples intrigues entre les personnages qui vont s'enchevetrées sans jamais perdre le fil de l'histoire.
Coïncidences, révélations, coups de théâtre, amours contrariées, passions, vengeances… c'est un vrai tourbillon qui nous emporte, mais un tourbillon fluide, enveloppant, jamais excessif. Le père Dinis, vrai faux prêtre? intervient pour aider avec compassion tous ceux qui souffrent, rétablissant l'ordre des choses pour corriger les injustices ou les inégalités. Bref c'est un roman du 19eme siècle splendide un pavé de 600 pages lu d'une traite. L'écriture de Branco est fluide, limpide, un vrai régal.
Le padre Dinis rappelle Edmond Dantés, avec ses multiples identités. Camilo Castelo Branco s'est inspiré de romanciers français, Mysteres de Lisbonne fait référence à Eugène Sue et Les mysteres de Paris, que j'ai lu très jeune et que j'avais dévoré.
Arte
va proposer ce film sous forme de séries prochainement, ce qui permettra de visionner l'adaptation fabuleuse de Raul Ruiz (6 épisodes).
Voilà un vrai coup de coeur