16 Juillet 2011
C'est à l'occasion d'un billet paru en Janvier 2011, que Zarline a proposé cette lecture commune. Je comptais depuis quelques temps lire cette dernière
traduction de chez Tristram. J'avais lu ce roman durant ma jeunesse et je souhaitais le relire. Je me suis rendue compte que je n'avais que des souvenirs de ce roman.
Huck Finn est l'ami fidèle de Tom Sawyer. Sa mère de substitution tente de lui donner une éducation exemplaire, pourtant Huck est plus épris de liberté et d'aventures qu'autre chose. Aussi quand son père adoptif refait surface pour l'éloigner de sa nouvelle vie. Huck va envisager tous les moyens pour échapper à son paternel.
Huck va se faire passer pour mort et il trouve refuge sur l'île Jackson. C'est là qu'il tombe sur Jim, le nègre qui lui aussi tente d'échapper à sa condition d'esclave. Les deux comparses vont donc s'unir pour fuir et descendre le Mississipi sur un radeau, voyageant de nuit pour eviter d'être vu et dressant le camp le jour pour se reposer et pêcher.
Au fil du fleuve, ils vont connaître diverses péripéties, faire de mauvaises rencontres, retrouver Tom Sawyer et une complicité va se créer entre Huck et Jim. Une descente au long cours, qui conduit ces deux personnages sur les chemins de la liberté!
Mark Twain est le romancier de la littérature du Sud des Etats Unis. Les aventures de Tom Sawyer et d'Huck Finn sont connus comme des romans jeunesse. La plupart des ces éditions jeunesse, sont des adaptations du roman initial écrit par Twain. Cette lecture m'a au départ dérouté car, Twain écrit comme ces personnage, le traducteur précise que pas moins de quatre dialectes sont employés et entraine une difficulté de traductions. Pourtant cela donne une vraie vie au récit.
Ce texte vaut également par la manière dont les noirs sont traités tout au long du roman. Ce roman rend compte avec objectivité de l'état d'esprit et de la considération des blancs à leur égard, et les situations évoquées sont loin d'être extrêmes, et pourtant beaucoup d'attitudes sont révoltantes.
La relation entre Huck et Jim dénote complètement de ce contexte, bien sur ce sentiment d'éveil de la conscience est évident. Huck traite Jim comme son égal, cependant c'est vraiment le lien d'amitié et d'affection qui est au coeur du roman avant la couleur de peau. Le terme nègre régulièrement utilisé pour Jim a fait polémique, nécessitant de le remplacer pae le mot esclave. Le magazine Métropolis sur Arte évoquait que la lecture du roman en devenait pénible pour les lecteurs, se voyant rabaisser à travers ce terme. J'ai lu les Carnets de Muir, celui ci emploie ce terme de la même manière que Twain, il dénote du vocabulaire de l'époque, la même problématique se retrouve dans le Bruit et la Fureur de Faulkner. Ce roman initiatique fait certes partie des classiques de la litérature américaine, et se lit sans légèreté si on s'emploie à éveiller sa conscience à l'autre.
Bravo à Zarline pour cette lecture des plus intéressante.